L’OR, en avoir ou pas ?

Gagner en bourse est simple : il suffit d’acheter bas et vendre haut. Au-delà de cet adage que La Palice n’aurait pas infirmé, la difficulté est en réalité que pour « acheter bas », il faut regarder au-delà du mouvement baissier du moment pour pouvoir adopter une vue différente de celle du consensus vendeur. 

Après avoir été très recherché entre 2008 et 2011 pendant les différents Quantitative Easing et le combat des Banquiers Centraux contre la déflation, l’or, qui avait alors progressé de 150%, est un investissement qui suscite le désintérêt de la plupart des investisseurs. Pour notre part, nous estimons qu’il a toute sa place dans vos portefeuilles.

Une classe d’actif sans intérêt ?

Les occasions de constater le dédain des investisseurs pour l’or sont nombreux :

    . Le prix de l’once a baissé de 8% cette année et les mines ont fondu de plus de 20% ;

    . Vanguard modifie la stratégie et renomme son fonds aurifère. « Vanguard Precious Metals and Mining fund », le fonds le plus important des Etats-Unis sur la thématique (2.3 milliards USD), devient « Vanguard Global Capital Cycles Fund » dont la part en valeurs aurifères tombera à 25% ;

    . Sur le marché des futures, les investisseurs sont depuis mi-août en position vendeuse. Cette situation est inédite depuis plus de 10 ans.

(…)

Une forme de capitulation

    . Les mouvements des professionnels sont parfois un bon indicateur pour faire agir inversement. Par exemple, les investisseurs se sont rués en 2011 pour souscrire à l’introduction de Glencore (société de courtage et d’extraction de matières premières. A l’époque, elle contrôlait 60% du marché du Zinc, 50% du cuivre…) au top de ce qu’il convient maintenant d’appeler la bulle des matières premières. Elle s’introduisit autour de 550p et vaut maintenant 330p, après un plus bas de 70p ;

    . De son côté, Vanguard a déjà par le passé procédé au changement de nom de son fonds. En 2001, il avait retiré « Gold » du libellé de ce même fonds. L’or était à 250$ et entamait un marché haussier de 10 ans jusqu’à 1.900$ ;

    . Chaque fois que les positions sur les futures ont touché un point bas (oct.2008, juillet 2013, décembre 2015), l’or a connu une hausse dans les mois qui ont suivis (cf. table 1).

Position marché futures (nb contrats) Niveau once d’or + haut atteint dans les 6 mois suivants Performance
Octobre 2008 +64.000 750 1.000 +33%
Juillet 2013 +23.000 1.220 1.430 +17%
Décembre 2015 +10.000 1.060 1.370 +29%
Septembre 2018 -11.000 1.200 ? ?
Moyenne +26%

Table 1

Une recommandation justifiée par les fondamentaux ?

L’or présente une corrélation inverse à au dollar d’environ -0.85, c’est-à-dire que le métal jaune progresse lorsque le billet vert baisse. Dresser des perspectives sur le dollar est particulièrement compliqué en ce moment. Plusieurs facteur, en action jusqu’à ces derniers jours, ont renforcé le dollar. L’écart entre la politique monétaire américaine et celle des autres principales Banques Centrales constitue un fort attrait. La guerre commerciale, dont les Etats-Unis sont perçus comme les gagnants (ou les moins perdants). Les grandes sociétés américaines ont été incitées à rapatrier leurs liquidités en dollar.

Néanmoins, plusieurs forces de rappel existent. Le retour de l’inflation, tant de fois attendu, pourrait enfin se réaliser. Cela aurait pour effet de réduire les taux réels dans la mesure où la Fed ne sur-réagit pas, ce qui est probable, au moins dans un premier temps. Des taux réels baissiers sont un facteur baissier pour le dollar et très favorable à l’or car ils rendent son coût relatif de détention plus faible (…)

A moyen terme (12 à 24 mois), un autre scénario, également favorable à l’or pourrait se dessiner. Après tant d’années d’expansion, il serait logique de connaitre une période de ralentissement puis de récession (2020 ?) sans parler de risque de crises, ainsi vont les lois des cycles économiques. Comment à leurs habitudes, les banques centrales y répondront en rebaissant les taux d’intérêt. Comme dans le scénario du retour de l’inflation, cela aura pour effet de de réduire les taux réels.

(…)

Bien qu’il faille reconnaître que le catalyseur d’une hausse durable soit encore absent, l’or possède une immense utilité dans un portefeuille pour se préparer au prochain cycle qu’il soit inflationniste ou récessioniste, sans parler de sa capacité diversifiante. Ainsi, nous recommandons de se positionner dans le courant du 4é trimestre, d’autant la saisonnalité va devenir plus favorable. Depuis 5 ans, le plus bas annuel de l’once d’or est réalisé au dernier trimestre de l’année et un rebond significatif s’en est suivi

(…)

L’or devrait donc intéresser tant les investisseurs à l’esprit « Trader » que les pères de famille pour le long terme.

Nous demeurons à votre écoute pour vous accompagner dans vos placements en ETF

Extrait de la recommandation publiée le 23 septembre 2018 sur ETFinances.fr (cliquez ici)

 



Un commentaire

  • Très interessant merci. J’apprécie particulièrement la partie fondamentale.
    Pour la partie consacrée à l’entrée en position, l’aide de signaux de retournements chartistes permettront un meilleur timing.

Les commentaires sont fermés