LA VOLATILITÉ EST DE RETOUR ! ET ALORS ?

La volatilité est de retour sur les marchés financiers. Est-ce si surprenant ?

Les marchés avaient fini par convaincre de nombreux investisseurs que la volatilité était morte. Le S&P500 avait passé 404 séances sans baisser de plus de 5%. C’était du jamais vu. La moyenne historique est de 92 jours.

Les raisons de la baisse actuelles sont triples :

  • La découverte que l’inflation n’a pas disparu et que les taux d’intérêt à long terme doivent remonter. La remontée des taux long US pèse sur une valorisation des actions américaines déjà élevée, et par voie de conséquence sur les actions mondiales.
  • Une forme d’indigestion. La hausse depuis le mois de septembre 2017 était insoutenable. De nombreux investisseurs gèrent selon la méthodologie de « budget de risque ». Dès lors, dès que la volatilité est basse, comme elle l’était de manière spectaculaire l’année dernière, ils achètent des actions. Bien entendu, ce sont les 1er à vendre dans les conditions actuelles de retour de la volatilité.
  • La hausse de la volatilité a fait une victime. Les ETP « short vol », c’est à dire mettant en oeuvre une stratégie baissière sur la volatilité implicite à court terme ont perdu la quasi-totalité de leur valeur en 24h.

La dynamique actuelle doit être analysée la tête froide :

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  • Les planètes ne sont plus aussi bien alignées qu’avant, les taux d’intérêt remontant, et cela justifie le retour de la volatilité. Est-ce pour autant le big-bang ? Je ne le crois pas. S’ il est logique que les valorisations se détendent dans un contexte de remontée des taux à long terme, les investisseurs occultent la qualité des résultats des entreprises. Cela devrait constituer un puissant moteur pour la prochaine phase de marché.
  • Autant que nous puissions le voir, l’économie demeure en croissance solide.  Ni les publications, ni les cours de bourse (en dehors des actions) n’apporte de l’eau au moulin des pessimistes : le crédit, les matières premières, le dollar… rien n’indique que nous sommes à la veille d’un ralentissement. Le mouvement sur les taux d’intérêt semble être le reflet de la croissance et de l’inflation, plutôt qu’un frein à ce stade.
  • Nous avons déjà connu dans le passé récent une phase de forte remontée des taux d’intérêt américain. Au printemps 2013, les taux à 10 ans étaient passés de 1.66% à 3.0%, soit une hausse bien plus forte qu’aujourd’hui. La réaction du CAC40 (pour prendre une référence) avait été brutale. Il avait baissé de 12% en 3 semaines pour remonter tout aussi rapidement
  • Ce niveau de 3.0% constitue un fort seuil psychologique. Il devrait contenir, au moins dans un premier temps, la remontée des taux d’intérêt et permettre un retour en grâce des actions. Nous sommes actuellement à 2.85%.
  • La perspective des élections Mid-Term américain au mois de novembre incitera D. Trump a poursuivre ses réformes, en particulier dans le secteur financier. Compte tenu du style du personnage, il ne serait pas surprenant qu’il use de pression pour que la Fed n’accélère pas son rythme de hausse de taux.
  • Le retour d’une inflation modérée n’est pas une mauvaise nouvelle pour les sociétés et secteurs capables de passer aux consommateurs la hausse des prix et pour le secteur bancaire qui verra enfin ses marges de crédit se reconstituer.

En conclusion, la phase de prise de conscience d’une résurgence inflationniste n’est pas une surprise. Tant qu’elle reste contenue, ce qui est notre opinion, elle ne doit pas remettre en cause la hausse des actions d’autant que les investisseurs qui basent leurs anticipations sur les fondamentaux devraient faire entendre rapidement leurs arguments. Aussi, nous estimons que la correction actuelle n’est pas l’introduction d’une baisse de grande ampleur comme en 2000 ou en 2007. Nous restons particulièrement attentifs à la qualité de la dynamique économique & inflationniste ainsi qu’aux résultats des entreprises afin de réviser notre jugement. Nous maintenons notre surexposition en actions à ce stade.[/s2If]